mercredi 22 juin 2011

Où vont les mots qui n'ont pas été écrits/parlés?

Où vont les mots qu'on n'a pas pris le temps d'écrire, et que l'on a gardés dans des demains qui ne verront jamais le jour?
Où vont les mots qu'on n'a pas pris la peine d'écouter -vraiment-, alors qu'ils se dessinaient timides sur des lèvres aimantes?
Où se sont évanouis les regards qui tentaient en silence de se communiquer l'indicible?
Où vont les gestes esquissés qui, découragés, se sont arrêtés dans leur élan?
Où vont les rêves que l'on n'a jamais pris la peine de regarder en face?
Où vont les projets qu'on s'est contenté d'imaginer?
Où se cache l'avenir qu'on  a oublié de mettre au monde dans un présent persévérant?

J'ai retrouvé cet après-midi plein de mots, de regards, de gestes, de rêves, de projets oubliés. Ils se cachaient, écrasés tout en bas d'une pile énorme de choses très sérieuses, de celles dont il faut s'occuper en priorité dans ce monde opportuniste et sans âme.
Je les ai pris dans mes mains, un peu incrédule de les retrouver entiers, mais si fragiles, usés par l'attente...
Je les ai caressés doucement, tous ces mots, ces regards, ces gestes, ces rêves, ces projets abandonnés, oubliés, aplatis lamentablement par le temps.
Je crois bien, sans pouvoir le jurer, qu'ils ont repris espoir... oui, je crois bien.

Bogdan Prystram
..

36 commentaires:

  1. C'est parfois fertile de laisser un travail commencé. Repos. Maturation. Et quand on le reprend, c'est souvent une belle surprise.
    Contente de lire que tes projets reprennent forme !

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  2. voilà une question intéressante ;-)
    quand j'étais une petite fille (très très timide) et que j'osais à peine ouvrir la bouche, ma mère me le reprochait... par exemple, elle ne m'avait pas entendu remercier quelqu'un comme il le fallait... alors je répondais: "mais je l'ai dit dans mon coeur"
    Je croyais que le pouvoir des grandes personnes était si fort qu'elles étaient capables de "voir" ce que je n'osais pas dire :-)
    Aujourd'hui je sais que ce qui n'a pas été dit ne sera jamais su...
    conclusion: dis ce que tu as à dire, Coumarine ;-)

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  3. Ces interrogations sont très
    belles,
    justes,
    essentielles,
    universelles,
    à méditer longuement!
    Merci+++

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  4. Je suis émue en te lisant parce que j'ai fait quelque chose de cet ordre là ces derniers jours... redonner la place qu'ils méritent à mes essentiels...

    Bises légères Coumarine :)

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  5. @Julia... oui c'est bien de cela que j'évoque:pouvoir se reconnecter à ses essentiels!

    @Terre indienne...à méditer puis à mettre en acte...merci!

    @Adrienne...je crois que je suis passée dans le monde des adultes le jour où j'ai réalisé, comme la petite fille que tu étais, que les "grandes personnes" ne devinent rien, il faut dire si on veut être compris et si on ne dit rien... cela ne sera pas su...

    @naline... un de mes projets prend forme en effet... c'est pour bientôt;-))

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  6. Oui, redonne leur vie, ils n'attendent que cela, Coumarine :-)
    Ils ne sont pas perdus, puisque tu les as retrouvés, ils attendaient le bon moment, c'est tout... :-)
    Grosses bises, et douce nuit à toi.

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  7. Ton titre me rappelle une très belle chanson de Julien Clerc: où vont tous les avions quand ils s'en vont?...
    Ces questions que l'on se pose sont du bonheur en gouttelettes: elles nous obligent à regarder le monde à travers d'autres prismes , et à se recentrer encore et toujours sur nos essentiels.
    Je connais bien les miens pour les côtoyer chaque jours dans le tréfonds de ma cervelle.Ils m'aident tout simplement à vivre: les mots, les regards, les projets, les gestes et les rêves. Mais il est vrai que je suis une petite fille ad vitam eternam. On se ressemble!

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  8. Peut-être font-il partie de cette profusion de mots, d'objets, de personnes, de moments, de sentiments qui nous entourent. Une sorte de manne dont il faut se nourrir chaque jour, qu'on ne peut pas stocker, qu'il faut savoir consommer à l'instant. Savoir les cueillir, les sentir, les partager, les faire toucher à d'autres.
    Peut-être aussi prendre conscience qu'on les doit, qu'on nous les a donnés.
    On se croit si souvent pauvre alors qu'on est si riche de tout cela.
    En tous cas les mots que vous avez offert viennent d'occuper avec bonheur un petit morceau d’insomnie et je vous en remercie.

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  9. sans les mots, sans les gestes, sans les regards la vie serait bien plate.

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  10. Je viens de découvrir votre blog, si juste et si sensible. Votre billet d'aujourd'hui, qui exprime de façon poétique des vérités essentielles de notre vie, me touche profondément.
    Merci !

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  11. Dernièrement, j'avais tellement de choses à dire, à partager...

    des films vus,

    des rencontres,

    des livres lus,

    des malheurs,

    des musiques entendues,

    des réflexions qui traversent l'esprit,

    des impressions,

    des histoires vraies

    des sentiments,

    des bonheurs

    des contradictions du monde humain,

    des recettes de cuisine,

    des anecdotes,....



    Screugneugneu, la tête comme un soufflé.




    Tout dire serait comme vivre deux fois la même chose...



    Hum?




    Pas tout à fait, ce serait juste mémoire déposée.





    Oui mais des millions de gens déposent leur mémoire, leur appétit de se dire.





    Alors flûte!





    ............



    ........



    ....







    SILENCE.



    :)))

















    ....enfin peut-être juste pour aujourd'hui, hein?

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  12. @Yog... oups tu m'as fait sourire en déroulant es mots... le sens d'un certain suspense...
    Se taire juste aujourd'hui! allez d'accord, mais pas plus longtemps hein!
    Nous sommes de la race des bavardes;-))

    @Ileana... la coïncidence est curieuse, moi aussi je viens de découvrir votre blog qui me touche beaucoup, je viens de vous l'écrire...
    merci de votre passage

    @mab... on est bien d'accord!!!

    @Jacques, vos mots me nourrissent, spécialement aujourd'hui...
    Je copie-colle ceux de vos mots qui me touchent profondément et pour lesquels je vous dis un grand merci... parfois on ne sait pas combien on fait du bien à qqun au hasard de quelques mots écrits lors d'une insomnie...
    "Une sorte de manne dont il faut se nourrir chaque jour, qu'on ne peut pas stocker, qu'il faut savoir consommer à l'instant. Savoir les cueillir, les sentir, les partager, les faire toucher à d'autres.
    Peut-être aussi prendre conscience qu'on les doit, qu'on nous les a donnés.
    On se croit si souvent pauvre alors qu'on est si riche de tout cela."
    MERCI. C'est en plein dans le mille, oserais-je dire...

    @Célestine... oui je confirme, on se ressemble... (sourires)

    @Françoise... le bon moment est toujours le moment présent, encore faut)il le saisir à plein courage ;-)

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  13. Comme ça me parle tout ce que écris aussi
    J'ai comme d'autres plein de choses à raconter , plein de choses à donner et recevoir
    et puis futiles , toutes ces jours , étendre la lessive , remplir le caddie , téléphoner à l'assureur pour un mur explosé ....Et on fait tout ça aussi , ayant toujours en tête qu'il y a quand même des choses à ne pas rater , que souvent même , il est bon de poser le balai , de se poser , coucher nos mots , nos créations , et essayer de dénicher comme tu sais si bien faire ceux qui attendent leur tour ...

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  14. Comme j'aime ce message, comme il me parle !
    Mes mots sont perdus, définitivement et pour toujours. Certains autres sont coincés au fond de ma gorge et ont un mal fou à sortir...
    Quant à mes rêves, je les couve :))

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  15. @Jeanne, ma Jeanne... tous les jours tu parviens non seulement à écrire une "anecdote d'hier ou d'aujourd'hui" mais en plus à répondre à tes nombreux commentateurs...
    Comment tu fais, je ne sais pas... je t'admire

    @Cloudy... c'est quoi ce que tu dis là. tes mots sont perdus? définitivement?
    Ah non! alors! je m'insurge! Je te lis depuis peu et j'ai découvert des mots comme je les aime... (même si par manque de temps je ne laisse pas forcément un commentaire, je devrais tiens...
    Garde confiance en toi...vraiment...!

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  16. Les mots, comme la source devenue fleuve puis mer, revivent en nuages. Rien, jamais, n'est perdu. Il suffit d'être attentif aux gouttelettes, lire la pluie, la neige; être dans ce flux constant. Vous l'exprimez bien.
    Amicalement!

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  17. Je ne sais pas trop comment j'arrive à tenir à ce rythme, le besoin d'écrire est bel et bien là , j'ai encore plein d'idées , des souvenirs à évoquer , tiens , un billet que je vais préparer en écho à ta poupée dans ton livre " à l'envers à l'endroit "

    j'ai parfois le tournis , mais je m'en sors
    et puis répondre aux commentaires , c'est ce qui fait vivre ce blog , ils sont lus , suivis ,c'est rigolo

    mais je n'ai absolument rien d'une héroïne , c'est certain

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  18. " l'enfant à l'envers , l'enfant à l'endroit "
    désolée , j'ai pas relu mon commentaire

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  19. heuh , dans l'autre sens , je fais tout de travers là !

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  20. Qu'il est beau ce texte, qu'elles sont belles tes questions...
    On dirait une chanson.
    J'aime beaucoup.

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  21. Je le trouve moi aussi très beau ce texte et je suis heureuse que tu aies trouvé le temps de ...te retrouver.

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  22. Juste un petit passage pour te dire que j'aime beaucoup cette note... et qu'elle me "parle", surtout en ce moment. :-)

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  23. Rien ne se perd dans la totalité de ce qui est et sera toujours. Tout ce qui est pensé dit, oublié, demeure et j'aime beaucoup ta note si pleine de possibles déjà là.

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  24. J'avais écrit il y a quelques temps, en commentaire sur mes propres Alarmes, quelque chose qui me semble parfaitement convenir ici…
    «Les mots, ce sont des silences qui se déguisent…
    Les silences, ce sont des mots qui se cachent, mais comme le font les enfants, quand ils se croient invisibles dès lors qu'ils ont posé leur main sur leurs yeux…»

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  25. Merci Ariaga de te les poser et de nous les poser ces mots,
    il y a les mots volages
    les mots ombrage
    les mots voyages
    et puis il y a la tombe de l'impensé, du non exprimé
    le non verbal pourtant se nourrit de l'être
    et donne à voir et à comprendre
    mais différemment et de manière complémentaire
    complétement taire c'est de l'indicible
    qui vous pétrifie, de la beauté par exemple
    des choses vous laissent sans voix
    des gens vous liassent sans mots
    et cette a-réaction n'est ni feinte ni une coquetterie
    confusion des sens, stades émotionnels
    voilà que nous sommes figés
    qu'attendent ces mots pour sortir
    pour venir à la conscience
    un peu de confiance et d'envie ?
    vaincre la peur et les soucis
    se moquer du candide raton (qu'en dira t on)
    sans doute un peu de tout ça et bien plus à la fois, de la pudeur, de la timidité, de la douleur aussi, les plus grandes sont muettes
    et impartageables elles sont tapies au fond de nous, dans l'ombre profonde de notre caverne

    j'ai pris sur moi de mettre quelques idées à plat enfin en ligne, sans rien lire d'autre que ton texte, pas un prétexte, je me dis que parfois, une expression brutes et spontanée, non retenue et non influencée est meilleure que toute autre.

    bonne journée à tous, je vais lire maintenant les contributions de chacun

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  26. Chère Coumarine
    ne serais tu pas à la recherche de la parole perdue?
    entre Babel et son utopie primordiale
    entre la gestation (geste station) de l'homo
    ce qui fait que nous faisons société
    ce sont tous ces moyens d'entrer en contact
    de signifier, de donner des indications sur nos intentions, parfois nos états, et permettre l'échange, la confrontation et parfois aller au delà vers la fusion /effusion ou l'affrontement.
    Alors ces mots, regards, gestes, projets toujours en attente, en gestation, peut on les enfouir définitivement dans l'oubli ou au contraire leur redonner vie et réjouissance, dans une re-souvenance de bonne aloi, et notamment de ne jamais oublier l'enfant qu'on a été quand l'étendue des possibles semblait si vaste et que la liberté semblait moins contrainte, avant que le principe de réalité ne s'appesantisse et tisse une toile qui rend plus difficile de se mouvoir dans ces couloirs .

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  27. Ces mots , gestes, regards, paroles rejoignent peut-être les rêves...

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  28. Je mets ce blog dansmes favoris, je l'ai un peu parcouru,j'ai ai mé son ton, ce qu'il disait; il ressemble à un arbre avec ses ramifications, : l'ancien blog, les participations écrites, etc...............il me reste un long chemin pour tenter d'arriver au coeur......car ily en a un....Merci, à bientôt!

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  29. L'acte de foi de l'écrivant est de savoir que les mots, les regards, les gestes ... promis à devenir projets réalisés sont plus souvent enfouis qu'enfuis! C'est le propre de la maturation que de prendre du temps et, devant l'indicible de l'instant, il n'y a que la patience du temps qui peut rendre fécond.

    Et puis, un jour, enfin redécouverts et dépoussiérés, ces trésors sont à nouveau appelés à vivre. Ces mots, ces gestes, ces regards reprennent leurs places et la vie suit son cours dans le cliquetis des touches du clavier ou le grincement tendre de la plume sur le papier.

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  30. merci à vous devenir déposer une trace de votre passage
    Je vous ai lus tous avec attention, mais je n'ai pas trop de temps pour répondre à chacun individuellement
    Bienvenue à ceux qui pour la première fois pousse la porte de ces Petites Paroles..
    Merci

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  31. Trop touchée par ta note pour dire, en fait.
    J'ai traduit par : "Où va le temps dont on ne fait rien, ou qu'on fait mal..." et je panique devant cette question.

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  32. Coumarine je te suis.....en plein dedans depuis quelques jours, projets et rêves commencent à prendre formes et peut être devenir réalités, cette fois je ne lâcherai pas.

    Quand aux gestes, paroles, regards et mots je ne retiens que ceux de mes plus belles histoires sentimentales, dans le partage en ajoutant un zeste de sourire.
    Coumarine, ne laisse pas l'espoir s'envoler !!

    Vivons le moment présent, un livre à conseiller "le pouvoir du moment présent" de E.Tollé

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  33. La première chose qui m'est venue, c'est l'envie de te fredonner cette jolie chanson de Marie-Paule Belle, "Ces lettres auxquelles on ne répond pas". Et puis a surgi le souvenir d'un texte écrit il y a longtemps, que je te transmets... ce n'est pas tout à fait ce que tu dis - plutôt un contrepoint, un contre-chant. Mais sur la même ligne mélodique, celle de la sensibilité à ce qui se perd...


    "Ce n'est pas parce qu'il ne t'est rien revenu, que ce n'est rien devenu… "

    Nous ne savons jamais ce qui se perd ou ce qui reste, à quel moment nous avons fait un geste ou prononcé une parole qui sera peut-être décisive pour la suite d'une histoire, la nôtre ou celle de l'autre, d'un autre... quelles graines trouveront une terre favorable et s'enracineront, pour longtemps peut-être, et lesquelles se perdront.

    Ni tambours ni trompettes, l'instant est passé, la phrase a été dite, sans que nul ne s'en aperçoive. Des semaines ou des années plus tard peut-être, on vous dira: "C'est le jour où tu m'as dit..." ou peut-être on ne vous dira rien, vous ne saurez jamais. Le début d'une amitié, les germes d'une rupture, ou même une rencontre de passage, une seule phrase, qui fait basculer d'un côté ou de l'autre...

    Nous ne savons pas davantage ce qu'il reste d'un amour qui se termine, ni comment cette invisible empreinte évoluera au fil du temps. L'amour donné, reçu, ne disparaît pas mais devient autre, chemine en nous, à notre insu…

    Ce que nous savons si peu faire : accepter ces changements d'état, dans les minuscules occasions comme dans les plus fondamentales...

    Accepter que les (meilleures !) choses aient une fin, qu'elles puissent avoir " fait leur temps ", comme on dit ; que les liens se rompent ou se délitent, que les rencontres aient des saisons, et que cette "fin" ne soit pas triste, mais plutôt une occasion de se réjouir, que cela ait été...

    Croyance : Ce qui a été peut être modifié, endommagé par ce qui a suivi, annulé par ce qui en sera dit ultérieurement.

    Certitude : Cela a été, quoi que cela devienne.
    Croyance : Le présent bascule dans le passé qui bascule au mieux dans le doute, au pire dans l'inexistence.

    Certitude : Cela a été et cela fut vrai - et cela fut " juste ", au moment où cela fut.
    Cela a été et continue à faire partie intégrante de nous-même, à nous façonner autant que nous le façonnons,
    à nous faire vivre.

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  34. merci Lulu,merci pour ce texte qui me touche beaucoup!

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  35. Les mots sont nos vies, certains regards sont nos soleils, les rêves se transforment parfois en projets à moins que certains de nos projets nous fassent rêver....

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  36. Certains mots, comme certaines personnes, ne font que passer... Et peut être n'est-ce pas plus mal! ;-)

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